Zoothérapie: Ces animaux, nos guérisseurs.
Du temps de nos arrière arrière grands-mères, les animaux ne comptaient guère dans notre coeur. On possédait des lapins pour les manger, un chatpour chasser les souris, un cheval pour labourer et se déplacer et un chien pour aller à la chasse, à peu de choses près.
Quelques siècles plus tard, le bon gros matou ronronne près du radiateur, le chien fait figure d'ami, d'enfant, bref de membre de la famille. L'équitation n'est plus réservé à des élites bien nées, et l'on parle d'ailleurs bien d'animaux de compagnie.
Pas si bête de côtoyer un animal !
Oui, à mesure que notre mode de vie change, notre comportement vis-à-vis de nos animaux de compagnie évolue. Et à l'utilité exclusive de l'animal domestiqué se substitue peu à peu l'attachement affectif, voire des effets carrément thérapeutiques que certaines bêtes peuvent développer au contact de l'être humain.
On a même remarqué que l'enfant pouvait développer certaines aptitudes plus facilement au côté d'un animal, et que l'animal constituait un vecteur d'émotions parfaitement adapté aux soucis de certains adultes. La thérapie par l'animal se construit !
Avec le développement de la zoothérapie, on a constaté que la relation homme/animal pouvait être très riche pour nous. Ainsi chiens, chats, chevaux... et même dauphins peuvent nous aider à aller mieux.
Portrait de ces animaux qui nous font du bien !
La zoothérapie, quèsaco ?
D'après François Beiger, fondateur de l'Institut Français de Zoothérapie, la zoothérapie consiste en une "thérapie assistée par l’animal, un programme structuré d’interventions ou de soins qu'un thérapeute prodigue à son patient, avec l'aide ou en présence d'un animal." Le contact avec l'animal pourrait ainsi agir bénéfiquement sur la santé de personnes souffrant de divers troubles psy, sociaux et même physiques.
L'animal, un médiateur entre le thérapeute et les patients
Il intervient aussi bien auprès de personnes âgées, que d'enfants malades à l'hôpital, ou encore de personnes souffrant d'un handicap physique ou mental.
L'animal n'est pas choisi au hasard, mais sélectionné en fonction de son caractère et subit un examen de comportement afin de déterminer s'il est apte à servir de médiateur.
François Beiger insiste sur le fait que l'animal n'est pas un thérapeute, encore moins un médicament, il a un rôle d'intermédiaire. Il contribue au mieux-être des patients et vient en soutien d'une autre thérapie. La zoothérapie ne guérit donc pas !
Pourtant, certains animaux peuvent aussi endosser le rôle d'auxiliaire de vie (avec le chien guide d'aveugle, par exemple).
Mais n'oublions pas que le simple animal de compagnie se révèle également source de bienfaits dans le foyer.
Rien de tel qu'un animal pour reprendre du poil de la bête !
Nos amies les bêtes
Pour qui, par qui
Cette forme de thérapie s'adresse à des personnes fragiles (adultes déprimés, jeunes enfants, personnes handicapées ou âgées), et donc nécessite un encadrement pointu. Les animaux reçoivent donc une éducation spécifique et sont toujours accompagnés d'un intervenant formé.
Pourquoi c'est bon
Les premières études dans les années 1980 ont montré que, d'une manière générale, être simplement en contact avec un animal était bénéfique pour la santé aussi bien physique que mentale :
> Il procure estime de soi en comblant une part de nos besoins psychologiques et émotionnels,
> en agissant sur le stress et en calmant l'anxiété, la pression artérielle diminue,
> posséder un animal permet de réduire les risque d'asthme, de rhinite et d'allergie,
> véritable catalyseur, il soulage les personnes atteintes de dépression,
> l'animal favorise la circulation de l'affection dans une famille et libère la communication,
> le promener peut sortir de l'isolement,
> il stimule la mobilité et la concentration.
Le parfait médiateur : le chien
Parmi les animaux dits "thérapeutiques", c'est le chien qui remporte la mise.
Au nombre de ses qualités, on cite sa nature obéissante, sa fidélité, sa sensibilité, sa capacité d'apprentissage et la sympathie qu'il dégage (encore mieux qu'un mari aurait-on presque envie de dire !).
Véritable antidote à la solitude, à l'anxiété et aux tensions, le chien peut être d'une aide thérapeutique précieuse en produisant des réactions psycho-affectives positives.
Le médiateur n°1 : le chien
Les effets supplémentaires sur le bien-être des gens
La zoothérapie incarne un moment de partage, qui permet de motiver le patient et stimuler tous ses sens. Les activités sollicitent à la fois la mémoire, la mobilité physique, la communication, tout en entraînant appaisement, joie et réconfort.
Des constats "tout bénéf"
> Des études ont démontré que l'intervention d'un animal pouvait diminuer le stress pré-opératoire et faciliter la récupération post-opératoire.
> D'autres ont prouvé qu'il pouvait contribuer au bien-être des personnes atteintes de schizophrénie ou de la maladie d'alzheimer.
> La compagnie d'un animal s'avère très utile aussi dans les cas de rééducation physique où entrer en interaction avec le chien en lui lançant la balle par exemple, peut être un moyen plus ludique pour se reconstruire.
> De même, en entrant en interaction avec le chien et en lui donnant des ordres, certains patients gagnent en confiance et ont la possibilté de mieux s'affirmer.
Plus d'infos sur le site : parole-de-chien.com
Le chien d'aveugle,
un auxiliaire de vie
Un peu d'histoire...
En 1915, le premier centre de formation des chiens guides d'aveugles voit le jour en Allemagne pour venir en aide aux nombreux invalides, victimes de la guerre. En France, il faut attendre 1958 pour voir la première école de chiens guides d'aveugle ouvrir, attestant de la fonction d'auxiliaire de vie accordée aux chiens guides des personnes non-voyantes.
Les chiens d'aveugles, les stars !
Le chien d'aveugle, c'est LA vedette du chien qui aide l'humain. Il grandit d'abord dans une famille d'accueil puis se forme au sein d'une institution spécialisée, pour apprendre l'obéissance. Docile, l'animal se révèle d'un soutien considérable pour son maître, lui permettant de le guider dans l'espace et favorisant son autonomie en quelque sorte.
Les chiens qui sauvent la vie
Mais outre les chiens médiateurs et les chiens d'aveugles, d'autres canidés se révèlent fort utiles à l'homme, tels les chiens d'avalanche, sauveteurs des décombres, les chiens de sauvetage aquatique, etc.
Mais nos petits félins aussi ont leur vertus, s'ils veulent bien tenir en place !
La ronronthérapie
Un mot qui prête à sourire
Pourtant, une enquête très sérieuse menée par l'association de protection des animaux Animal Voice, atteste des vertus apaisantes du ronronnement des chats.
C'est la nouvelle thérapie pour guérir les maux du XXIe siècle : stress, troubles cardiovasculaires et hypertension !
Comment ça marche ?
Les ondes émises par le ronronnement du chat sont étagées sur de basses fréquences (25 à50 hertz) et auraient des effets thérapeutiques non négligeables :
> Caresser l'animal permet de se relaxer et de diminuer le stress. Ainsi la fréquence cardiaque ralentit, et le tension artérielle diminue.
> Le ronronnement agit sur la respiration, qui se pose et devient plus profonde. Cet état de relaxation produit une activation de la circulation du sang dans le corps, accompagnée des sensations caractéristiques de picotements dans les pieds et les mains.
> Des études ont aussi montré que les ondes à basses fréquences émises par le ronronnement faciliteraient la consolidation des os après une fracture et amélioreraient la cicatrisation des tissus...
En France, le vétérinaire Jean-Yves Gauchert a produit un CD de ronrons relaxants. Même s'il ne vaut pas la présence d'un chat en chair et en os, ceux qui l'ont testé ont constaté un effet réellement relaxant et une plus grande facilité à l'endormissement.
À quand les bars à chats, comme au Japon, où l'on vient pour se ressourcer pendant la pause déj ?!
Le cheval, le meilleur ami de l'homme ?
Se sentir bien au contact du cheval
Comme le chien, le cheval possède des qualités propres qui font de lui un excellent médiateur du thérapeute : il est doux, chaud, socialement valorisant, susceptible de porter et de transporter, non jugeant et non intrusif, et c'est un animal apte au dialogue...
D'ailleurs, si vous avez vu le film Danse avec lui, vous avez pu constater comment l'héroïne se reconstruit au contact du cheval (lire la critique). Un rapport étonnant plébiscité par de nombreux pratiquants de l'équitation.
Une solution pour aller vraiment mieux...
Mais, au delà des bienfaits de la pratique de l'équitation et de la proximité de cet animal, une forme de thérapie a vu le jour : l'équithérapie.
Une forme thérapeutique qui gagne du terrain, et qui a fait ses preuves auprès de jeunes autistes Comme eux, le cheval est non verbal, et il s'établit alors une communication sensorielle, une complicité qui permet une ouverture sur le monde, un gain de confiance et ouvre une porte sur le bonheur.
Consultez le site de la Société Française d'Équithérapie
L'équithérapie
A dada !
Autrefois un moyen de transport, le cheval a pris du gallon en devenant médiateur thérapeutique ! Mais déjà au Ve siècle avant J-C., les Grecs avaient compris les vertus thérapeutiques de l'animal ; en atteste la citation du disciple de Socrate, Xénophon, "le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps, mais aussi pour l'esprit et pour le cœur".
La thérapie avec le cheval ou TAC a été créée dans les années 1980 en France, sous l'influence de Renée de Lubresac, afin de souligner le rapport de connivence entre le cheval, le patient et le thérapeute. Selon elle, le cheval constitue un outil fabuleux auprès des personnes handicapées, physiques comme mentales.
Comment ça marche ?
Pour la Société Française d'Equithérapie, les moyens mis en œuvre sont de deux ordres : psychiques (la parole, le discours, le sens, le partage émotionnel, l'expérience vécue, le transfert, le désir) et corporels (la sensation, le mouvement, la communication infraverbale, l'expression gestuelle).
L'équithérapie s'adresse à tous, enfants, adolescents, adultes, en demande de soins et atteints d'une pathologie physique ou psychique.
La delphinothérapie
Ces dauphins qui nous fascinent
Autre médiateur, le très charismatique dauphin a fait naître la delphinothérapie, qui se pratique avec des dauphins captifs ou sauvages ; tout en sachant qu'une thérapie assistée par des dauphins sauvages est plus aléatoire puisque la rencontre avec les animaux n'est pas garantie.
Les plus de la delphinothérapie
On constate surtout les effets positifs de cette thérapie lors d'une rééducation physique ou du langage par exemple, puisqu'elle sollicite la concentration, stimule la communication, et travaille directement sur la joie de vivre.
Certains spécialistes parlent aussi de la capacité des dauphins à détecter certaines pathologies grâce à leur sonar, voire de les guérir, à la manière de certains chirurgiens qui parviennent à supprimer des calculs renaux grâce à l'émission d'ultra sons.
Un effet "grand bleu" plus nuancé
A ce jour, aucune étude n'a attesté cependant de résultats miraculeux, et à l'instar de la zoothérapie, cette thérapie alternative soigne, améliore, favorise mais ne guérit pas. Enfin, n'oublions pas qu'en raison des moyens mis en œuvre, la delphinothérapie coûte assez cher.