Qu'est ce que la PNL ?
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Aider le patient à revivre une situation douloureuse par la "dissociation"
Seconde étape, "la définition d'un protocole d'accompagnement par rapport à l'objectif défini". Pour ce faire, le thérapeute dispose de plusieurs outils. Il y a ce qu'on appelle "les ancrages", qui consistent à inviter le patient à se souvenir d'un moment positif (de calme, de motivation ou de confiance), et à l'ancrer dans le présent par un geste ou un mot. Une sorte de pensée "magique", qui peut, lors de moments difficiles, le ramener dans un esprit plus serein.
Le thérapeute peut aussi utiliser "la dissociation": "Pour le dire simplement, il s'agit d'aider le patient à revivre une situation douloureuse en sécurité, en présence de son thérapeute", explique Béatrice Voirin. "Par exemple, une personne qui a peur en avion va se visualiser en train de prendre cet avion. Le fait de changer de point de vue, de s'observer, permet de repérer le processus qui se met en place pendant ce vol et les éléments déclencheurs de la peur."
Le travail sur les "processus internes" apprend quant à lui à mettre de la distance entre les événements douloureux en examinant ce qui nous pousse à les revivre et réduire les pensées négatives ou dévalorisantes. Également entrepris pendant certaines séances, le travail sur le passé: il s'agit de chercher le souvenir responsable d'une mauvaise habitude ou d'un préjugé, pour ensuite l'atténuer et faire en sorte qu'il ne bloque plus les situations.
"Avec la PNL, je suis parvenue à abandonner mes croyances erronées"
Corinne est "entrée par hasard" dans la PNL. "Un amie adepte m'avait invitée à suivre un séminaire de deux jours. Et les mises en situation qui nous ont été proposées ont suffi à me donner envie d'approfondir cette méthode. J'ai eu la sensation que l'on m'apportait des clés, une boite à outils pour mieux communiquer". Corinne poursuit l'initiation par quelques séances avec un thérapeute, qui lui ont permis, assure-t-elle, "d'appréhender différemment certaines situations et de positiver, personnellement et professionnellement".
"Je suis parvenue, 25 ans après son décès, à accepter la mort de mon père. J'ai appris à sortir de mon cadre, à abandonner mes croyances erronées. A l'époque, celui que je pensais être l'homme de ma vie m'avais ainsi convaincue que j'étais incapable de faire un sport, alors que je rêvais de me mettre à la course à pied. Aujourd'hui, non seulement je participe régulièrement à des compétitions de running mais je ne suis plus sous la coupe du père de mes enfants, que j'ai finalement quitté."
"Avec la PNL, on tente de faire accepter ce qui est. De ne plus être dans la plainte ou le ressentiment vis à vis d'un passé dont on ne parvient pas à se détacher. Changer de point de vue sur ce passé, parvenir à regarder les choses d'un autre angle, apprendre à pardonner ceux qui nous ont fait souffrir pour être pleinement dans le présent, voilà ce que j'essaie personnellement d'inculquer à mes patients pendant ces séances", résume Béatrice Voirin.
Stéphanie Kaczmareck insiste quant à elle sur la complémentarité de la PNL avec l'analyse. "L'approche intégrative des différentes techniques est à mon sens indispensable aujourd'hui pour accompagner efficacement une personne, que ce soit dans la thérapie ou le développement personnel. Même les psychanalystes aujourd'hui se mettent aux thérapies brèves".
Effacer la charge émotionnelle d'un souvenir désagréable
"Identifier le déclencheur qui peut ensuite empêcher quelqu'un de manger un aliment, de fumer ou d'agir d'une certaine manière est très efficace et peut se faire en une ou deux séances, conclut Stéphanie Kaczmareck. J'ai ainsi aidé une personne alcoolique à ne plus boire, en substituant à la sensation positive qu'il éprouvait lorsqu'il voyait son verre se remplir, l'image du roquefort, qu'il avait en horreur." Et à ceux à qui le terme de "programmation" pourrait faire peur, la thérapeute explique qu'il ne s'agit en aucun cas de "changer la personnalité d'un patient".
"Ce que nous visons, c'est l'effacement de la charge émotionnelle d'un souvenir désagréable et la mise en place de nouveaux modes de comportements", précise-t-elle, évoquant le cas d'une patiente qui courait tous les soirs à la sortie du métro, "la peur au ventre", à la suite d'une agression nocturne. "En quelques séances, nous sommes parvenues, grâce à différents ancrages, à gommer le souvenir de cette peur, celle-là même qui l'avait fait courir ce soir-là et qu'elle reproduisait depuis inlassablement."