Voyagez bio: Le woofing
Le wwoofing ou woofing, ça ne vous dit peut-être rien. Pourtant, ce concept attire de plus en plus de jeunes désireux d’apprendre une langue étrangère et les techniques de la culture bio, ou tout simplement ceux qui sont en quête de contact avec la nature.
Après le couchsurfing, découvrez le woofing, une autre manière de voyager à petit budget. Mais attention, ici, pas de farniente, c’est l’échange qui prime : les
jeunes participent au projet, à savoir les travaux de la ferme, en apportant leur aide, en échange du gîte et du couvert. Petit défrichage avec Christine, qui reçoit des woofers depuis
bientôt deux ans. Régulièrement, elle et son mari accueillent des jeunes de nationalités différentes dans leur ancienne bergerie rénovée écologiquement, dans la Drôme. Elle nous explique la
notion d’échange et d’apprentissage réciproque qui en découlent.
Echange services
contre gîte et couvert
Le wwoofing, signifie World wide opportunities in organic farming, soit « Opportunités internationales dans des fermes biologiques ». En résumé,
c’est une sorte d’échange de bons procédés, du « donnant-donnant ». Le « woofer » apporte une aide ponctuelle à la ferme (soin aux animaux, jardinerie, participation à la
fabrication du fromage ou de la confiture, accueil…). En contrepartie, il obtient gratuitement le gîte et le couvert, et ses hôtes lui font découvrir les us et les coutumes du
pays.
Christine a commencé le woofing en rencontrant des
jeunes qui pratiquaient cette façon de voyager et qui avaient la volonté d’apprendre la culture biologique, l’écologie ou tout simplement le français au contact avec la nature. «
Aujourd’hui, les chambres d’hôtes sont à des prix exorbitants. Je trouvais intéressant que des jeunes sans le sou, souhaitant voyager et apprendre, puisse avoir cette opportunité. C’est la force
participative qui compte. Bien entendu, je donne beaucoup de mon temps pour ce partage et j’essaie aussi de répondre à leurs besoins. »
Un véritable apprentissage
Le woofer est soumis au rythme de travail de la ferme et aux activités qui contribuent à son bon fonctionnement. Le matin, pas de plage ni de farniente. C’est plutôt traite des vaches, désherbage, défrichage dans les champs ou préparation du repas de midi…
Les activités dépendent du lieu du séjour. D’après
Christine, elles dépendent aussi de la personnalité du woofer : certaines filles préfèrent s’adonner à l’entretien et à la décoration des chambres d’hôtes, ou plus rarement au repassage,
alors que d’autres jeunes préféreront la coupe du bois, l’entretien du potager, la préparation des repas, le bricolage… « Mais je les incite un peu à ce qu’ils fassent de tout, même du
travail à l’extérieur, pour que l’apprentissage et la vision du projet soit un peu plus complète. Ce qui prime ici, c’est surtout le lien avec la nature. C’est un projet éco-biologique. Les
jeunes n’ont pas besoin de compétences particulières. »
L’après-midi, plage de repos
Les woofers disposent aussi de temps pour apprendre la culture et la langue du pays, se reposer, marcher, regarder un film… « Souvent j’emmène les woofers à des départs de balades. Je
partage avec eux les choses qui les intéressent. »
On estime la durée de travail de 4 à 7 h par jour, durée
définie avant avec l’exploitant, qui varie selon les fermes. Christine évoque la nécessité d’être exigeante dès le départ pour éviter les malentendus des jeunes qui n’auraient pas
compris l’esprit du projet.
Pour que cette aventure se passe bien, il est essentiel qu’elle soit bien préparée. La prise de contact par mail permet d’éviter les mauvaises surprises. C’est l’occasion de demander au woofer
s’il a des exigences, alimentaires, ce qu’il aime faire ou pas, s’il aime la solitude, etc. A l’inverse, le woofer doit être informé des règles de base de la ferme. Par exemple, chez Christine,
on ne mange pas de viande et on ne boit pas d’alcool. « C’est mieux que les woofers restent au minimum 10 jours, le temps qu’on apprenne à les connaître, et que eux s’adaptent. Les plus mauvaises
surprises viennent d’un décalage de culture, de nourriture et de mode de vie, ainsi qu’une absence d’apprentissage de notre langue. Il faut qu’ils dépassent ces
barrières… »
L’éthique bio
Le woofing a été créé dans le but de promouvoir le développement durable en enseignant aux jeunes qui sont intéressés les techniques d’agriculture biologique. Oui, mais une ferme
biologique, c’est quoi ? Elle est dirigée par un agriculteur bio, qui n’utilise pas de produits de synthèse et chimiques comme les pesticides, herbicides et autres insecticides. En
somme, il ne porte pas atteinte aux ressources naturelles. Il les remplace par le compostage, l’engrais vert… Il ne nourrit pas ses animaux avec des farines animales.
Le « vrai » producteur bio est avant tout un paysan : son exploitation est de petite taille et tend à intégrer plusieurs activités : polyculture élevage, productions multiples et
complémentaires, transformation à la ferme, vente directe…
La notion de ferme peut aussi comprendre, dans le cadre du
woofing, de très petits projets ou lieux d’accueil produisant leur propre nourriture biologique dans des potagers ou vergers, dans un état d’esprit purement écologique.
Où se renseigner ?
Alors, ça vous intéresse ? Sachez qu’on peut faire du woofing un peu partout dans le monde. Il faut devenir membre pour chaque pays où l’on veut en faire. Il y a cependant certains pays (une cinquantaine) où il n’y a pas d’organisme national. Il faut alors s’inscrire sur Wwoof independant (http://www.wwoof.org/newsite08/). Un conseil, avant de vous lancer, prenez bien connaissance des conditions du séjour : où vous serez logé, ce que vous y ferez exactement, les tenues et accessoires dont vous aurez besoin… Les woofers doivent avoir plus de 18 ans.
Pour en savoir plus : www.wwoof.org Vous pouvez également contacter Christine : alasource@freesurf.fr
Merci à Christelle Assenarre.