AZF, Toulouse, le 21 Septembre 2001.
L'usine AZF:
L'usine chimique AZF (AZote Fertilisants), aujourd'hui rasée, appartenait jusqu'en 2005 à la société Grande Paroisse. Cette société, alors filiale d'Atofina, regroupait depuis la fusion de Total et d'Elf-Aquitaine toutes les activités chimiques du groupe Total. Cette usine était située à 5 km du centre de Toulouse, au sud, entre la Rocade, l'autoroute menant vers Tarbes, et la Garonne. Initialement construite à l'écart de la ville en 1920, elle a été progressivement englobée par l'agglomération. Elle employait 470 personnes sur un terrain de 70 hectares. Elle stockait les produits de sa production et des produits dangereux comme le nitrate d'ammonium.
La catastrophe:
Le 21 septembre 2001, à 10h17, un stock d'environ 300 - 400 tonnes de nitrate d'ammonium déclassé destiné à la production d'engrais y a explosé au bâtiment 221 222, creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long et 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. D'après certains témoignages et enregistrements sonores, cette explosion aurait été précédée de quelques secondes d'une autre explosion de plus faible intensité , ce qui fut confirmé par les tests sismiques effectués en septembre 2004 dans le cadre de l'enquête judiciaire pour comparer les vitesses de propagation des ondes sonores et sismiques.
Bilan humain:
La majorité des victimes a subi les effets directs du souffle de l'explosion, ou ses effets indirects, en étant touché par des objets portés par ce souffle (éclats de verre notamment).
Selon l'Institut de veille
sanitaire, de nombreuses personnes souffrent de désordres psychiques (dépressions, angoisses, insomnies, mais aussi de problèmes auditifs). Dix-huit mois après l'explosion, quelque 14 000
personnes étaient toujours sous traitement pour pouvoir dormir, calmer leurs angoisses ou soigner une dépression.
Bilan matériel .
Bilan matériel.
De très nombreux logements, plusieurs entreprises et quelques équipements (piscines, gymnases, salles de concert, lycée Déodat de Séverac) ont été touchés. Les dégâts (murs lézardés, portes et fenêtres enfoncées, toitures et panneaux soufflés ou envolés, vitres brisées...) ont été visibles jusqu'au centre-ville. Parmi les équipements publics touchés, on peut citer le petit palais des sports (entièrement démoli et reconstruit suite à ces dommages), le Bikini (salle de spectacle), l'École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques, le lycée Gallieni et le centre hospitalier Gérard Marchant.
On estime les dégâts matériels globalement à 2 milliards d'euros, dont 33 millions d'euros pour des bâtiments publics.
Source: Wikipedia.
Explosion d'AZF, images sur le vif
envoyé par marckhanne
AZF
envoyé par tranquillatoulouse
Personnellement , mon expérience ce jour là d'AZF fut une fenêtre d'appartement qui a explosé juste au dessus de moi et qui a attérri sur ma voiture...et un mal d'oreilles pendant 3 jours:
quasiment rien comparé à ce qu'ont subi beaucoup de mes amis.
Je passais quasiment tous les jours devant cette usine, comme beaucoup de monde, c'est bizarre ce sentiment....
J'avais même failli passer juste à côté, sur le périphérique toulousain à l'heure où cela a explosé mais j'avais décidé cette fois ci, de ne pas passer par là....
Ce qui m'avait marqué aussi, en plus des dégâts , ce fut l'ambiance de fin du monde...
7 ans après:
la recherche de la vérité taraude les esprits.
Eric Cabanis AFP/Archives ¦ Des gerbes de fleurs déposées sur le rond point du 21-Septembre à Toulouse, le 21 septembre 2007 lors de la commémoration de l'explosion de l'usine AZF
Anciens salariés et associations de victimes marquent dimanche à Toulouse le 7e anniversaire de l'explosion de l'usine AZF, qui avait fait 30 morts en 2001, mais cinq mois avant l'ouverture du procès en correctionnelle la recherche de la vérité taraude toujours les esprits.
"L'immense majorité des gens ont la certitude que depuis sept ans on leur cache la vérité", estime en hochant la tête Jacques Mignard, président de l'association des anciens salariés "AZF mémoire et solidarité".
"Je me dis qu'enfin on va aboutir à la vérité, et en même temps je crains qu'on ne la connaisse jamais et qu'au bout du compte nous serons tous profondément déçus", dit-il, en évoquant le procès qui doit s'ouvrir le 23 février 2009.
Dimanche, une partie des 600 membres de l'association se retrouveront comme à l'accoutumée à 10H17, heure de l'explosion, autour du +Rond-point du 21 septembre+, proche du terrain de l'ancienne usine devant accueillir le futur +Cancéropôle+ de Toulouse.
"Je lancerai un appel au rassemblement pour exiger la vérité", annonce M. Mignard, "car seul prévaut aujourd'hui la thèse officielle et toutes les pistes n'ont pas été explorées".
A l'issue d'une instruction qui a duré jusqu'en 2006, les experts ont retenu l'hypothèse d'un mélange malencontreux de quelques kilos de DCCNa (un produit chloré) avec 500 kilos de nitrate d'ammonium déversés sur le tas principal de nitrate, vingt minutes avant l'explosion. Ils ont en revanche rejeté celles d'un attentat, d'une explosion due à un météorite, au gaz ou à un arc électrique.
"Vingt-sept théories différentes sont répertoriées dans le dossier d'instruction, plus toutes les autres qui nous sont parvenues en direct", déplore Frédéric Arrou, président de l'Association des sinistrés du 21 septembre 2001, dont les positions sont antagonistes à celles des anciens salariés de la chimie.
"Notre seul credo c'est le dossier d'instruction", dit-il. "On n'a pas de croyance, on n'a pas d'opinion, et puis on n'est pas dans le fantasme, on est dans les faits, rien que les faits".
Selon M. Arrou, "la paranoïa, le délire et puis l'instrumentalisation vont bon train dans ce genre de catastrophe".
"On sait qu'il y a des intentions indicibles des uns ou des autres de fomenter des théories, de dresser des rideaux de fumée. Il y a une vraie manipulation dans cette histoire", assure-t-il.
Désormais, M. Arrou dit "attendre cette mise à plat du procès afin que les choses puissent être dites dans le calme et la sérénité de la justice".
"Arriver au procès n'est pas un soulagement", estime de son côté Patrick Timbart, directeur délégué du groupe Total de Toulouse, "le soulagement ce sera quand on aura trouvé une explication à la catastrophe".
Comme les membres de l'association des anciens salariés, le groupe Total réfute l'hypothèse d'un mélange impropre retenue par la justice.
"On considère que cette manière de présenter les choses n'est pas plausible", estime-t-il. "La cause existe très certainement, encore faut-il la débusquer, mais la seule conviction que l'on a ce n'est certainement pas l'explication qui a été donnée", indique M. Timbart.
Après sept années de bataille associative et juridique, Frédéric Arrou a annoncé que le dimanche 21 septembre 2008 marquera sa dernière participation aux cérémonies de commémoration.
"A un moment il faut savoir s'arrêter, on ne peut pas endosser à vie l'identité de victime. La fin c'est le procès qui va la sonner", dit-il.
© 2008 AFP20Minutes.fr avec AFP, éditions du 21/09/2008 - 08h32