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Publié par Maître ZEN

 La Belle Paule de Viguier

 

Toulouse à la Renaissance.
La foule de la place du Salin admirant la belle Paule.

    Paule de Viguier, la plus belle femme de son époque dont le Maréchal de Montmorency disait :
« Elle est une des merveilles de l'univers ». Elle sortait dans les rues de Toulouse le visage caché pour ne pas provoquer d'attroupements.

    Amoureuse de son cousin, capitaine d'arme, sire de la Roche, baron Philippe de Fontenille, ses parents lui préfèreront le parlementaire de Raynaguet. Celui-ci décède prématurément en léguant une fortune considérable à sa compagne. La plus belle femme du royaume de France pourra alors épouser son amour de toujours.

    Elle mourut pratiquement centenaire.

A la sortie de la messe devant une cour d'admirateurs.

 

Philippe de Fontenille volant un baiser à Paule de Viguier.

«     Accompagnée de deux chaperons, laiderons à côté de tant de merveilles, arrive une jeune femme de vingt ans tout au plus, tenant des deux mains sa robe afin qu’elle ne traîne pas tout à fait par terre. Son regard noisette dans des yeux en amande fixe une ligne d’horizon imaginaire pour, non pas par orgueil, ignorer le bas peuple, mais faire en sorte de ne pas ajouter au désordre public si elle venait à poser les yeux sur quelqu’un en particulier. Malgré sa robe ample, tout au moins après sa taille, on devine les formes de Vénus.

    Elle marche, elle glisse, peut-être légèrement hautaine, mais il faut qu’elle le soit. Des personnes se découvrent sur son passage comme elles le feraient pour une madone un jour de procession. Elle passe, elle est passée, elle s'éloigne. C'est fini. »

 

 

 

 

    La postérité ne nous a malheureusement légué aucun portrait d'elle. Celui du haut de page se trouve à la mairie de Toulouse dans la salle des Illustres. Reflète-t-il la vérité ? Sait-on jamais. Le charme semble être de famille puisque sa mère, née de Lancefoc, est déjà admirée ainsi que ses 6 enfants.

    Un des contemporains de Paule, Gabriel de Minut, sénéchal de Rouergue, a décrit avec exactitude l'anatomie complète de la belle dans un livre intitulé « De la Beauté » et qui comprend « La Paulegraphie », géographie intime, publié à Lyon en 1587 après la mort de son mari le baron de Fontenille. De Minut voulait-il faire croire avoir bénéficié des faveurs d'une femme connue pour sa vertu ou, étant son parent aurait-il surpris, par le regard jeté sur une porte entrouverte, le corps de cette beauté ? Nul ne le sait, mais ces quelque phrases en disent long sur Paule de Viguier.


    Le front était grand et uni, ses cheveux étaient d'un blond doré, tombant en boucles sur ses épaules, [...].

 

 

    Le nez : « Au dessous de ce beau nez qui ne s'essouffle ni se ride, et qui pour si grand froid et si grand chaud qu'il fasse, ne change jamais de couleur [...]. Nez qui est si beau et si net, que le mouchoir n'y est requis que pour lui donner, par une façon de faire fort gentille, en temps d'été le plus chaud, un peu de vent, plutôt que pour en tirer tant soit peu d'ordures et vilenies [...]. »

    La bouche : « [...] Dieu a posé une bouche qui efface en beauté toutes les bouches qui furent jamais forgées en la forge où elle forge les bouches [...]. »

    La gorge : « [...] une belle gorge pleine et blanche, polie et nette et où il n'y a point, comme l'on dit communément, d'abreuvoir de pigeon [...]. »

    Le téton : « [...] je soutiens fort et ferme que les tétons Paulins ne doivent rien aux tétons Floraux [de Flora, maîtresse de Pompée qui fut réputée pour la perfection de ses lignes], si un téton ressemblant à deux belles boules d'ivoire, au milieu desquelles est assise une belle petite fraise, n'ayant aux environs, ni buisson, ni marécage aucun n'est redevable à un téton qui néanmoins ne s'approche que de bien loin d'une telle et si parfaite beauté [...]. »

    Les bras : « Ce beau et rond, blanc et vermeil, ferme et solide et fort gentil téton à pour les défendre deux belles et grandes fortes et fermes branches de bras [...]. »

    La porte de la sortie des enfants : « Comme nous avons dit plusieurs fois, telle région est inaccessible à tous hormis un. Je ne dis pas que la volonté d'y aborder ne se soit quelques fois emparée de quelques présomptueux téméraires esprits mais ce ne fut que pour en porter des nouvelles à leur mère grand [...]. »

    Voila donc une description qui pourrait laisser penser que le sieur Gabriel de Minut en connaissait long sur l'anatomie pauline. Du moins voulait-il le faire croire. Mais n'est-il pas celui qui déclare : « Il est à naître celui qui peut se vanter d'avoir jamais assailli le fort de la pudique chasteté de notre loyale et confiante Paule, qu'il n'en ait été tout aussitôt bravement repoussé ».

    La pensée qu'une telle beauté pouvait n'appartenir qu'à un seul homme a même rendu les chroniqueurs suspicieux. Peut-être affabulateurs. L'un d'entre eux raconte que lorsque le 1er août 1533 François Ier fait son entrée à Toulouse, il est reçu, entre autres, par Jean de Bernuy en son hôtel particulier. Le roi veut ainsi rendre hommage à celui qui s'est porté garant de sa rançon lorsqu'il était prisonnier de Charles Quint, le roi d'Espagne. En l'honneur de son illustre invité, de Bernuy donne une splendide fête. Ca, c'est la vérité historique. Mais ce chroniqueur ajoute que la belle Paule aurait dansé devant le roi légèrement vêtue. C'est mal connaître le contexte d'alors, le rang des parents, les 15 ans de la belle en cette année là et sa vertu légendaire qui en fait dire qu'elle est « l'honneur de Toulouse et de son siècle ». Un poète trouve même l'anagramme presque parfait de Paule de Viguier : « la pure vertu guide ».

    On doit à François Ier le surnom resté fameux. Lorsqu'il est reçu par les Capitouls, ceux-ci lui prodiguent le meilleur accueil possible pour lui faire oublier le peu de taxes rapportées au pouvoir royal à cause des mauvaises récoltes. A son arrivée, on lui parle de celle qui doit, vêtue de blanc, ceinte d'une écharpe bleue,  lui donner un bouquet de fleurs, les clefs de la ville et lui réciter un compliment en vers français. Ne saisissant peut-être pas tout à fait le nom de famille de la jeune femme, François Ier, se souvenant des ouïe dire sur la jouvencelle s'exclama haut et fort : « Ah ! La belle Paule ? » L'expression fit florès et depuis on ne parle plus que de la belle Paule.

    Loin de se cantonner au rôle de beauté admirable, elle utilise sa réputation et sa fortune pour ouvrir les portes de son hôtel particulier aux poètes, écrivains et chanteurs. On est en pleine Renaissance et Toulouse a besoin d'un peu d'art et de finesse car elle reste depuis longtemps sourde aux changements venus de l'extérieur. Paule de Viguier va contribuer à l'évolution des mentalités et au renouveau des arts dans cette ville qui la chérie tant. Un peu trop d'ailleurs, car, d'après la légende, les Capitouls, sous la pression populaire, vont l'obliger à apparaître à intervalles réguliers à son balcon pour calmer les esprits échauffés de ne pouvoir l'admirer librement.

    Est-ce son frère, qui tient de hautes fonctions à la cour ou Nostradamus, médecin du roi, qui a séjourné à Toulouse qui parle de l'admirable Paule à Catherine de Médicis ? Toujours est-il qu'en 1564, la reine mère, en visite officielle à Toulouse et piquée par la curiosité, vient lui rendre visite. Elle dira d'elle : « Sa beauté est bien dessus sa réputation ».

    Née en 1518, elle mourut en 1610.

    Avant la révolution, on montrait dans le caveau des Cordeliers une momie qu'on disait être le cadavre de la belle Paule.

Son hôtel particulier

La belle Paule a été mise au nombre des 4 merveilles de Toulouse :

La bello Paulo, San-Sarni,
Le Bazacle et Matali.

La belle Paule, la basilique Saint-Sernin,

 

 

 

Article tiré de " toulouse-renaissance".

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