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Publié par Maître ZEN

Situation géographique
À partir de Biarritz, la côte basque présente un relief déchiqueté de falaises se jetant dans l'océan. Si ces paysages se révèlent magnifiques à contempler, ils recèlent peu d'abris pour la navigation.

Photo des reliefs de la côte Basque
La côte basque entre Hendaye et
Saint-Jean-de-Luz

La très belle baie de Saint-Jean-de-Luz est un refuge naturel efficace, qui plus est assez vaste pour les plus grands navires. Etant également sur l'axe qui mène à l'Espagne toute proche, la ville a un rôle stratégique de première importance. La pêche devient très vite son activité principale.

Pour compléter ce panorama géographique, la Nivelle descend des Pyrénées pour se jeter dans la baie (avec une embouchure qui était très marécageuse avant les travaux d'assainissement entrepris au cours des siècles).
Pins au soleil couchant sur la baie

 

Jusqu'au Ve siècle
Quelques rares vestiges suggèrent que le site fut occupé dès la préhistoire, au moins depuis le paléothique (-10000 ans avant J.C.).
Ensuite, les habitants furent soumis à la loi romaine à partir du premier siècle avant notre ère (invasion romaine en 58 avant J.C.). Les nouveaux maîtres du pays organisèrent alors la région en neuf provinces (la Novempopulanie).
Après une longue période assez tranquille, les romains furent chassés d'Aquitaine par les Wisigoths au début du Ve siècle (vers l'an 410).
L'origine du nom de Saint-Jean-de-Luz (Donibane Lohizune en basque)

Saint-Jean (Donibane) est le nom du patron de la ville.
Il y a deux explications sur l'origine de Luz, mais elles arrivent à la même conclusion !
La première part du nom basque Lohizune, qui viendrait du basque lohitz ("très boueux"), transformé en français en Luz.
Selon une deuxième version, Luz viendrait du latin limus ("bourbier"), modifié en luis, puis en luz.
Quoiqu'il en soit, Luz ferait bien référence aux marécages autour de la Nivelle.

 

600 après J.C. > 1000 après J.C.
Quelques années plus tard, vers l'an 600, les Vascons (un peuple résidant depuis longtemps dans les Pyrénées), repoussèrent les barbares Wisigoths. Les Vascons étaient proches géographiquement (et sûrement culturellement), et il semblerait que leur venue ne fut pas considérée comme hostile par les habitants d'Aquitaine.

Les Vascons
Il s'agissait d'un peuple ancien résidant dans les Pyrénées. Leur habitat montagnard et leur bravoure les protégeait des envahisseurs, fussent-ils la puissante armée romaine. Ils sont à l'origine du peuple basque. C'est également de leur nom qu'est dérivé le mot Gascogne.


La baie de St Jean vue depuis la Rhune
La baie de Saint-Jean-de-Luz vue depuis les Pyrénées

Mais, comme le dit le proverbe bien connu, "un barbare chasse l'autre", et en 860 ce furent les Normands qui s'invitèrent en Aquitaine. Leur séjour fut relativement bref. Quelques années après, en 884, Pépin Ier (alors roi d'Aquitaine) met fin à l'invasion et fonde le dûché de Gascogne dont fait partie Saint-Jean-de-Luz. Dans le même temps, l'Espagne voit naître le royaume de Navarre.

 

XIe siècle > XIIIe siècle
Au début du XIe siècle, vers 1020, la région autour de Saint-Jean est cédée au roi de Navarre. Celui-ci en fait un vicomté, le Labour (une des trois provinces basques du côté français), qui sera ensuite donné à Bayonne au XIIe siècle.

Carte de St Jean et des provinces basques

Et c'est dans les archives de Bayonne que l'on va trouver les premières mentions écrites de la paroisse de "Sanctus Johannes de Luis", premier nom officiel de la ville.

En 1152, par le jeu des mariages, l'Aquitaine devient anglaise et possession du fameux Richard Coeur de Lion. C'est Jean Sans Terre qui lui succèdera, avec un règne marqué par une invasion espagnole (menée par Don Alonso de Castille). Cette incursion hostile, somme toute mineure, fut vite stoppée. Mais, et comme très souvent par la suite, Saint-Jean-de-Luz fut traversée par les troupes des belligérants et subit quelques dégâts.
De longues années paisibles suivirent, et les habitants purent vivre en paix jusqu'au milieu du XIVe siècle, développant leur activité de pêche

XIVe siècle

Les français et les espagnols, souvent associés à cette époque, firent plusieurs tentatives pour prendre l'Aquitaine aux anglais. Ce fut notamment le cas en 1377 et en 1419, lorsque les castillans envahirent le Labourd. Mais ces deux incursions furent stoppées par les murs de Bayonne.

Les remparts de Bayonne
Les remparts de Bayonne, qui résistèrent
à de nombreux assauts.

Malheureusement, Saint-Jean-de-Luz fut durement pillée à chaque passage de ces armées, et son église sera brûlée.

A cette époque, les marins de la ville pêchent principalement la morue, pour la saler ou en tirer son huile.

Contre jour et reflets sur la baie

XVe siècle

En 1453, la bataille de Castillon mit un terme définitif à la guerre de 100 ans et à la présence anglaise en Aquitaine. La province du Labourd est alors rattachée à la France, avec Bayonne pour capitale.
Cette date marque aussi la fin des principales bandes de routiers. Ces pillards qui écumèrent le Labourd étaient souvent d'anciens soldats des armées castillanes et françaises.

Les années suivantes ne virent pas de conflit majeur, et la ville de Saint-Jean-du-Luz profita de cette accalmie pour se reconstruire. Citons en 1463 une rencontre entre Louis XI et le roi de Castille au château d'Urtubie (à 3 km du centre de la ville), à propos de la guerre civile en Navarre. A cette occasion, le souverain français, sensible aux dégâts subis par la ville, accorda quelques privilèges sous forme d'exemption de taxes.

Photo du château d'Urtubie
Le château d'Urtubie

XVIe siècle

Les débuts de ce XVIe siècle sont assez mouvementés. Dès 1512, les castillans, alliés aux anglais, règlent leurs comptes avec le royaume de Navarre (alors allié aux français). Pour faire bonne mesure, ils envahissent aussi le Labourd en passant par Saint-Jean-de-Luz, mais sont (encore une fois...) arrêtés à Bayonne. Le conflit s'achèvera l'année suivante par un traité signé au château d'Urtubie.

Les années noires se suivent alors. La ville subit une terrible peste pendant les années 1515 à 1519. Quelques années après, la guerre est rallumée entre France et Espagne et la ville doit accueillir les garnisons françaises. Celles-ci, en 1521, connaissent plusieurs succès et s'emparrent de Fontarrabie. Mais la réaction ibérique ne se fait pas attendre, et en 1523 les troupes espagnoles envahissent le Labourd, pillent Ciboure et Saint Jean de Luz (en brûlant quelques maisons pour parfaire le tableau...) avant de capturer François Ier, roi de France, lors de la bataille de Pavie en 1525.

En Espagne, la ville frontière de Fontarrabie
La ville frontière de Fontarrabie en Espagne

Mais ne nous inquiétons pas trop pour le malheureux monarque. Après de longues tractations, il fut convenu que le prix de sa libération serait d'un million deux cent milles écus, complétés par la province de Bourgogne. Pour garantir le versement de cette rançon assez faramineuse (imaginez qu'une trentaine de chariots furent nécessaires pour le transport !), le roi fut échangé avec ses deux fils sur la Bidassoa, une petite île à la frontière de l'Espagne et de la France.
De retour vers Paris, François Ier s'arrêtera à Saint-Jean-de-Luz et y fêtera sa libération. Par la suite, le convoi, bien gardé, passera par la ville en direction des coffres espagnols.

Mais la trêve est de courte durée. De nouvelles guerres éclatent entre français et espagnols, entraînant comme à chaque fois son lot de malheurs. C'est le cas en 1542, mais surtout en 1558. La ville est pillée durant neuf longues journées. Les maisons sont détruites ou brûlées. Il ne restera de la cité que quelques ruines fumantes et les fondations de l'église. La paix fut signée un an plus tard, en 1559.

Il faut tout reconstruire. Charles IX et Catherine de Médicis séjournèrent en 1565 dans la ville et accordèrent des sommes importantes pour accélérer les travaux, surtout pour ce qui concernait l'activité maritime. La remise en état des quais venait en priorité.

Car, malgré ces drames, le port de Saint-Jean-de-Luz était de plus en plus actif. Chasse à la baleine et pêche à la morue occupant des milliers de personnes sur près d'une centaine de navires ou aux chantiers navals. Les campagnes de pêche entraînaient les marins jusqu'aux rivages de l'Islande ou du Canada (surtout à Terre-Neuve, certains fondant même quelques petits villages-refuges sur cette île).

 

XVIIe siècle : sous Henri IV

Depuis la paix de 1559, la région est beaucoup plus calme et Saint-Jean-de-Luz en profite.
Malheureusement, dans le sillage des guerres de religion, le début de XVIIe siècle fut l'époque des procès en sorcellerie. Peut-être agravés dans le Labourd par des traditions basques très ancrées qui pouvaient fournirent de bons prétextes pour l'envoi aux bûchers. Nombre de femmes et d'hommes de la ville furent victimes de cette folie qui dura jusqu'aux milieu du siècle.

En 1608, la ville connut un autre fléau avec une épidémie de peste, heureusement moins meurtrière que la précédente.

A signaler aussi des tensions très vives avec le village voisin de Ciboure.

En France, c'est le "bon roi" Henri IV qui gouverne le pays.

Petites vaguelettes sur la baie

XVIIe siècle : sous Louis XIII
En 1610, c'est l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac. Les rênes du pouvoir passent alors à son épouse, Marie de Médicis, car leur fils (le futur Louis XIII) n'avait que neuf ans. Elle décide alors de renforcer les relations avec l'Espagne et de consolider la paix en organisant un double mariage avec la royauté d'Espagne. Sa fille épousera l'infant d'Espagne tandis qu'Anne d'Autriche (soeur de l'infant d'Espagne) épousera le jeune Louis XIII.

L'échange des futurs mariés eut lieu à nouveau sur la Bidassoa. Le passage des futurs monarques en route vers Bordeaux pour la cérémonie du mariage fut le prétexte à de grandes festivités à Saint-Jean-de-Luz.

Une période faste
Pendant le XVIIe siècle, et malgré les aléas, de nombreux armateurs s'enrichissent. Les revenus de plus en plus importants de la pêche sont complétés par les lucratives "courses" (expéditions autorisées par le royaume contre les navires sous pavillon ennemi, nous y reviendrons au XVIIIe siècle). De très belles demeures sont alors construites qui embellissent la ville.

En 1621, le fort de Socoa est construit à Ciboure pour protéger la baie. A son pied, un nouveau port qui supplée celui de Saint-Jean-de-Luz, situé plus loin, à l'embouchure de la Nivelle.

Vue du fort de Socoa par beau temps
Le fort de Socoa à l'entrée de la baie

Entre 1618 et 1648, un nouveau conflit embrase l'Europe. C'est la guerre de Trente Ans, avec l'Autriche alliée à l'Espagne contre la Suède alliée à la France.

XVIIe siècle : le traité des Pyrénées

Pendant ce conflit, l'Espagne envahit en 1636 le Labourd. La ville de Saint-Jean-de-Luz subit cette occupation pendant une année, avec de nombreux dégâts à la clé.
Louis XIII décédera pendant le conflit, en 1643, un an après son fidèle ministre, le cardinal de Richelieu. Son descendant sera le futur Louis XIV, né en 1638.
Les traités de Westphalie de 1648 conclurent la guerre, mais sans régler le différent Franco-Espagnol qui ne fut résolut que onze années plus tard par le traité des Pyrénées. Ce dernier fut signé sur l'île aux faisans par Mazarin, successeur de Richelieu.

Photo de l'île aux faisans sur laquelle fut signé le traité des Pyrénées
La petite île aux faisans sur la Bidassoa

Un des termes du traité marqua pour longtemps la ville de Saint-Jean-de-Luz, et reste aujourd'hui considéré comme un des points culminants de son histoire. Il s'agissait de la décision de marrier l'infante d'Espagne à Louis XIV.

 

XVIIe siècle : Le mariage de Louis XIV
Que ce soit par affection pour le souverain ou pour oublier les sombres années qu'ils vécurent, les luziens fêtèrent l'événement avec faste et enthousiasme.
Le roi Louis XIV arriva dans la ville le 8 mai 1660, et séjourna dans la maison d'un riche armateur, la Lohobiaguenea (aujourd'hui connue sous le nom de "maison Louis XIV"). Les espagnols arrivèrent légèrement en retard au rendez-vous, un petit mois après la date prévue...
Mais ce délai ne fut pas perdu pour tout le monde, car la ville bénéficia ainsi de quatre semaines de festivités ininterrompues !
L'Infante arriva enfin et fut hébergée dans la maison Joanoenea, aujourd'hui "Maison de l'Infante".

Photo de la belle maison Louis XIV En face, la demeure ou séjourna l'Infante
La maison Louis XIV et la maison de
l'Infante à Saint-Jean-de-Luz

Les deux futurs mariés n'avaient pas le droit de se rencontrer avant la cérémonie, qui se déroula à l'église Saint-Jean Baptiste le 9 juin 1660. Inutile de dire que les places étaient chères, la foule considérable dépassant largement les capacités d'accueil de l'église.

L'intérieur somptueux de l'église Saint Jean Baptiste
L'église Saint-Jean Baptiste

Après trois nouvelles journées de liesse, les souverains prirent la route de Paris (non sans un passage remarqué par Bayonne).
La fin du siècle sera assez paisible, marquée seulement par une tempête qui endommagea quelques habitations et inquiéta les luziens. Ce n'était pourtant qu'un avertissement des catastrophes autrement plus dramatiques qui allaient s'abattre sur la ville.
XVIIIe siècle : les guerres en Europe

Louis XIV meurt le 1er septembre 1715. Ce sera Louis XV qui lui succèdera.

Dès 1719, une nouvelle guerre éclate. La France entre en Espagne et prend Fontarrabie. Cette fois, Saint-Jean-de-Luz n'est pas directement menacée, mais de nombreux marins de la ville périront lors de la bataille navale qui vit la défaite cinglante de la marine espagnole.

Cette guerre se termine par un traité, qui, remake du traité des Pyrénées, prévoit un mariage entre l'infante d'Espagne et Louis XV.
L'échange des fiancés se fera sur l'Ile des faisans. Ces derniers passeront ensuite à Saint-Jean dans une ville en fête. Seule différence par rapport à la routine, le mariage n'aura finalement pas lieu ! Car l'Europe va traverser une période cahotique de guerres de successions entre 1726 et 1763. Les alliances se font et se défont, la France s'allie à l'Espagne contre une coalition Autrichienne, Russe et Polonaise, puis c'est l'Angleterre qui s'allie à la Hongrie contre la France, enfin, les français s'allient aux... Autrichiens contre l'Angleterre et la Prusse !
Cette série noire s'arrêtera en 1763.

Photo de la pointe de la baie

XVIIIe siècle : Saint-Jean-de-Luz, cité corsaire
Depuis le XVIe siècle, les rois permettaient, sous certaines conditions, aux armateurs d'armer leurs navires en vue d'intercepter les bâtiments ennemis. Ces autorisations étaient délivrées pour des périodes limitées.

Les corsaires
Les armateurs recevaient une lettre de marque permettant l'attaque des navires sous pavillon ennemi. Ils agissaient donc au nom de la France (à ne pas confondre avec les pirates et flibustiers, qui, eux, n'agissaient que pour eux-même).
Le butin (prises et revente) était en général réparti ainsi :
après versement d'un cinquième au roi, le reste était partagé pour deux tiers à l'armateur et pour un tiers à l'équipage.
 
A Saint-Jean-de-Luz, c'était souvent les thonniers ou les baleiniers qui étaient ainsi équipés (certains avec 30 canons !). L'efficacité des marins luziens contribua beaucoup à la renommée de la ville, et les navires capturés étaient parfois en tel nombre qu'ils occupaient une bonne part de la baie...


L'inscription dédiée aux corsaire et marins basques
La ville n'a pas oublié ses héros, et une plaque nous
rappelle les noms des plus fameux d'entre eux,
corsaires, marins ou pêcheurs basques.

Les plus intrépides de ces corsaires étaient tenus en haute estime, et, aujourd'hui encore, un certain nombre de rues portent leurs noms.

La maison Corchu-Baïta (la maison de corsaire)
Photo de la maison Corchu Baïta
Parmi les témoignages de cette époque, citons la maison Corchu-Baïta.
Tout d'abord appelée Chipiennia ("farceur" en basque), elle changea de nom après avoir été habité par la veuve d'un corsaire.
Plus tard, elle servit un temps de résidence à De Latour d'Auvergne, premier grenadier de France.
Panneau de la rue Mazarin
Vous pourrez voir cette belle demeure de style basque dans la rue Mazarin, non loin de la maison de l'Infante.
 
Les corsaires de Saint-Jean-de-Luz existèrent pendant plus de trois cent ans, mais c'est au XVIIIe siècle qu'ils furent le plus actifs et leurs prises les plus impressionantes.

XVIIIe siècle : les grandes tempêtes
Saint-Jean-de-Luz a beaucoup souffert pendant ces conflits. Nombres de marins étaient embarqués sur des navires de guerre ou de corsaire et ne revinrent jamais au port. Mais ce n'était pas tout. A la folie humaine s'ajoutera les colères de l'océan.
Les avancées rocheuses qui protégeaient la baie étaient victimes de l'érosion. Peu à peu, les vagues s'engouffraient plus violemment, creusant un peu plus le fond de la baie. Les plages diminuaient et les vagues étaient toujours plus proches des habitations. Un cercle vicieux était alors enclenché.

Conscient du fait, les luziens bâtirent une première digue en 1707. Mais si elle résista à la tempête de 1748, elle sera emportée l'année suivante. Près de deux cent maisons sont alors endommagées ou détruites.

On construit alors une nouvelle digue. Elle résiste plus ou moins à une nouvelle tempête en 1779, mais n'empêche pas complètement de nouvelles destruction. Et elle est balayée par la tempête-ouragan de 1789. Un quartier entier, dit de la Barre, disparaît ! C'est près d'un quart de la ville qui est amputé. Parmi les bâtiments détruits, le couvent des Ursulines, dont les fondations sont aujourd'hui au milieu de la baie...

Une photo du fort de Socoa et de sa digue Détail de la digue de protection
La digue de Ciboure, dans le prolongement
du fort de Socoa

Heureusement, grâce en partie à l'aide financière de Louis XVI, de grands travaux initiés par Vauban sont entrepris : digue de 160 mètres entre Socoa et Sainte Barbe (terminée en 1788), mur de protection sur la plage (1836).

Dans l'ensemble, ce siècle fut très dur pour la ville, qui y laissa beaucoup de ses forces vives. Entre guerres, courses de corsaires et tempêtes, la population passa de près de dix mille habitants en 1720 à moins de trois mille en 1770 !
Les activités de pêches furent également très diminuées. Les marins manquaient, et de plus, les baleines étaient de plus en plus rares. La dernière fut chassée au milieu de ce siècle.

XVIIIe siècle : de la Révolution à Napoléon Bonaparte
En 1789, c'est la prise de la Bastille et la Révolution Française.
En 1792, guerre entre la France et l'Espagne, mais, pour une fois, la ville ne sera que peu affectée.
En 1793, les deux communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure fusionnent sous le nom poétique de Chauvin-Dragon. La même année, Louis XVI est raccourci d'une tête.
La guillotine sera d'ailleurs installée dans la ville, et le sinistre instrument verra sa lame descendre une dizaine de fois.

Les années suivantes ne sont que confusion, entre la Terreur et les guerres contre l'Espagne et contre l'Autriche.
A noter, un petit général Corse qui accumule les victoires, avant de se rendre à Paris pour le coup d'état de mars 1799, dit du 18 brumaire.
En 1800, fin du mariage un peu forcé entre Ciboure et Saint Jean, les deux communes reprenant leur indépendance et leur nom originel.
XIXe siècle : Wellington et Napoléon

La guerre contre l'Espagne continue en ce début de XIXe siècle, et de nombreuses troupes passent par Saint-Jean-de-Luz.
Après la défaite contre les troupes alliées commandées par Wellington (anglo-hispano-portuguaises), l'armée française se replie sur San Sebastien. Elle est alors ravitaillée par des navires de Saint Jean de Luz qui organisent des convois nocturnes.
Cette armée résistera deux mois avant de tomber. Wellington avance alors vers la France. Il prend Saint-Jean en novembre 1813. C'est la première ville française occupée, et c'est plutôt un soulagement pour la population ! Car les troupes françaises avaient une réputation de mauvais payeurs et de pilleurs, à l'inverse des troupes anglaises.
Le maire de la ville organisera même un bal avec la participation des officiers britanniques... Plus tard, en mars 1814, Paris tombe.
Napoléon abdiquera le 6 avril 1814.

La baie avec une vue sur Socoa

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